Film - Les noces rebelles

C’est ce que nous vivons qui est irréaliste. Ce qui est irréaliste c’est qu’un homme à la tête bien faite continue à aller chaque jours, années après années à un travail qu’il déteste, retrouvant ensuite une maison qu’il déteste et une femme aussi inapte que lui à supporter une situation pareille. Et le pire dans tout ça, c’est que toute notre existence est basée sur la grande promesse que nous sommes différents, très supérieurs, au dessus de tout ça. Mais c’est une erreur. Nous sommes comme tout le monde, regarde nous, on s’est laissés emporter dans ce système, dans cette illusion absurde, ce mensonge qui veut qu’on doivent renoncer à vivre, qu’on doivent se ranger au moment où on a des enfants. Et nous nous punissons l’un l’autre pour ça.

Ce que je veux April, c’est ressentir les choses, les vivre vraiment. Tu vois c’est ça mon ambition.

- Tu veux changer de vie ?
- Je veux Une Vie.

On a peu d’opportunités dans la vie et on en vient très vite à se demander comment on est devenu médiocre.

- Tu vas faire quoi alors, me battre ?
- Oh non, tu vaux même pas l’effort que ça prendrait de te cogner dessus !

Tu es ce qu’il y a de plus beau, de plus magnifique. Un homme, Franck.

L’insignifiance plutôt désespérante qui les attend toute leur vie.

Savoir ce que l’on a. Savoir ce que l’on attend. Savoir ce qui est essentiel ou non.

- Et si tu disais un peu ce que tu ressens, April ?
- Je ne ressens rien.

- Tu voulais t’envoler ?
- Non, j’voulais atterrir. J’voulais que notre vie retrouve un sens. J’ai vécu des années en croyant qu’on avait un secret. Qu’on serait un peu la huitième merveille du monde. J’ignorais quelle route suivre mais tant que c’était possible, j’gardais un peu d’espoir. Quelle misère, hein ? C’est trop bête.

- Tout ce que je peux te dire c’est que tu n’as pas l’air rationnelle quand tu parles de tout ça. Je pense qu’il ne faut plus tarder à voir quelqu’un qui puisse t’aider à remettre un peu d’ordre dans tes rêves.
- Et ton nouvel emploi paiera la facture, c’est ça ? […] Aller vivre à Paris c’était vraiment des enfantillages ?
- C’était un peu immature je crois… On est bien ici, on peut être heureux.