Série - Twelve

Toi tu ne bois pas. Tu ne te drogues pas. Parce que tu aimes le pouvoir que ça te donne. D’être sobre. Au milieu de tous ces gens qui sont complètement paumés. Mais tu comprends pas. Que ça fait de toi un mec tellement plus paumé qu’eux. Parce que qui t’a donné le droit de te balader comme ça et de jouer avec la vie des autres gens ?

Quand on est né dans la capitale du monde, on en est prisonnier. C’est comme ça. Parce que c’est ce que tout le monde veut. C’est le désir dont il s’agit. On n’a plus de besoin. C’est comme le matin quand on se réveille, que la neige tombe déjà, il y a de la lumière entre les immeubles, là où le soleil passe. Mais à l’ombre, il fait déjà sombre. Ce n’est qu’une question de désir. Qu’est-ce que tu désires ? Parce que quand tu ne désires pas quelque chose, tu n’as rien. Tu es à la dérive. Tu es emporté puis enseveli sous la neige et les ombres. Et au printemps, à la fonte des neiges, personne ne se souviendra de l’endroit où ton corps gelé est enseveli. Et tu n’existeras plus. Nulle part.

J’entre et je sors de la vie des gens comme un fantôme et personne ne me voit jamais partir car c’est ainsi qu’on offre le meilleur service.

White Mike et son père ont déménagé quand sa mère est morte d’un cancer du sein. Ça l’avait dévoré, ainsi que presque tout leur argent. Ils n’arrivent pas à régler les vieux radiateurs. Il fait trop chaud au printemps. Dans la chambre de White Mike, de vieux cartons pas déballés débordent du placard pour qu’il puisse les voir. Ça vous parle peut-être. Ou pas. Mais parfois, ne plus voir ce qu’était la vie d’avant, c’est mieux. White Mike n’avait gardé que son caleçon et s’était étendu par terre pour se rafraîchir. Voilà ce qu’avait été sa première nuit dans sa nouvelle chambre. Depuis, rien n’a changé. White Mike est maigre, et pâle comme de la fumée. Mais il n’a jamais fumé une cigarette de sa vie. Jamais bu. Jamais tiré sur un joint. Une fois il a passé trois jours sans dormir. À titre d’expérience. C’est ce qu’il a connu de plus proche de la défonce. White Mike est devenu un très bon dealer.

Je crois que si j’me rencontrais j’me détesterais.

On ne se souviendra pas de toi si tu meurs maintenant, on t’enterrera et tu seras pleuré que par quelques-uns. Que peut-on demander de plus ?

White Mike est maigre et pale comme de la fumée. Mais il n’a jamais touché a une cigarette de sa vie, jamais bu, jamais tiré sur un joint. Une fois il a passé trois jours sans dormir, à titre d’expérience. C’est c’qu’il a connu de plus proche de la défonce. White Mike est devenu un très bon dealer.

Parfois ne plus voir la vie d’avant, c’est mieux.

Lincoln est devenu un martyr tout comme John Fitzgerald Kennedy en deviendrait un. Et de leurs morts, nous avons fait un symbole de liberté. Et de paix. Choses dont le pays pourrait s’inspirer. Sauf que la mort n’est jamais légitime. Elle ne peut pas l’être. C’était peut-être bon pour le pays mais ça ne l’a pas été pour Lincoln et ça ne l’a pas du tout été pour John Kennedy. On dira quoi ? Qu’ils sont morts pour rien ? Si on demandait à John ou à Abraham s’ils ont aimé recevoir une balle dans la tête, ils diraient sans doute non. C’est là qu’est la tragédie. On les a privé de leur avenir et des perspectives qu’ils auraient eu. Et ces vies ne seront jamais remplacées.

Il y a des fils qui ont perdu des mères, et des mères qui ont perdu des fils. Alors il faut que nous vivions la meilleure vie possible.

La niquer à fond, la défoncer, la ramoner, la prendre par derrière, la prendre par devant, se la taper, se la faire, l’enfiler, la fourrer, fourailler, la trancher, la bourrer, la besonnier, dégoupiller, faire zizi pan pan !

Dans les poches de Claude, il y a un sachet en plastique transparent, rempli d’herbe. Un porte-feuille de wicker contenant 967$. Un faux permis avec sa photo au nom de Maurice Charles Colombus Ohio acheté chez un tatoueur de China Town. Le mec leur a dit « ça passe à tous les coups, 40$ ». Une carte de retrait city bank, une carte American Express platinium, une photo d’une ex, bourrée, à poil, qu’il avait doigté en regardant Blue man group. Deux cartes de métro et un portable qui dit Bouffeur de Chatte quand on l’allume.

On ne se souviendra pas de toi si tu meurs maintenant. On t’enterrera et tu ne seras pleuré que par quelques-uns. Que peut-on demander de plus ? Le monde se dérobera sous tes pieds. Et tu es trop intelligent ou trop bête pour trouver Dieu. Tu étais peut-être en colère, parce que l’amour est le seul moyen de s’en sortir.
Tu as vu que devant toi il y a une longue route, battu par les vents, ou écrasé sous le soleil, couverte de neige, ou de poussière, ou de béton ; plongée dans l’obscurité, ou lumineuse au point qu’elle te fais plisser les yeux. Et de toute façon, tu sens qu’elle est totalement déserte. Mais il a des fils qui ont perdu des mères et des mères qui ont perdu des fils. Alors il faut que nous vivions la meilleure vie possible.

Hunter se dit qu’il pourrait appeler quelqu’un. Mais ses parents sont sur un bateau et ça les mettrait en colère. Il pourrait appeler « White mike », mais c’est un dealer et c’est une idée à la con.

Louisa est au service de la famille depuis 25 ans. Chris, Claude, et leur parent croient qu’elle les aime. C’est faux.

Tu as vu que devant toi il y a une longue route. Battue par les vents, ou écrasée sous le soleil, ou couverte de neige, ou de poussières, ou de béton, ou plongée dans l’obscurité ou lumineuse au point qu’elle te fait plisser les yeux. Et de toute façon tu sens qu’elle est totalement déserte. Mais il y a des fils qui ont perdu des mères, et des mères qui ont perdu des fils, alors il faut que nous vivions la meilleure vie possible.

Dans la chambre de White Mike de vieux cartons pas déballés débordent du placard. Pour qu’il puisse les voir. Ça vous parle peut être ou pas, mais parfois ne plus voir ce qu’était la vie d’avant c’est mieux.

Qui t’a donné le droit de faire joujou avec la vie des autres ?

On ne se souviendra pas de toi si tu meurs maintenant, on t’enterrera et tu seras pleuré que par quelques-uns. Que peut-on demander de plus ?
Le monde se dérobera sous tes pieds. Et tu sera trop intelligent, ou trop bête, pour trouver Dieu. Tu étais peut-être en colère, parce que l’amour est le seul moyen de s’en sortir. Que tu n’étais qu’un petit mec en rûte solitaire.
Tu as vu que devant toi, il y a une longue route. Battue par les vents. Ou écrasée sous le soleil. Ou couverte de neige. Ou de poussière. Ou de béton. Ou plongée dans l’obscurité. Ou lumineuse, au point qu’elle te fait plisser les yeux.
Mais de toute façon, tu sens qu’elle est totalement déserte.
Mais il y a des fils qui ont perdus des mères. Et des mères qui ont perdues des fils.
Alors, il faut que nous vivions la meilleure vie possible.

There are sons who have lost mothers, and mothers have lost sons, so we must live the best life we can.