Quand je t’ai dit que j’en savais peu sur l’amour l’autre fois, ben en fait c’est faux. Je connais très bien le sujet, je le vois du ciel, ça fait des siècles et des siècles que je vois que ça. Il le faut, sans quoi observer la Terre deviendrait insupportable. Tellement de mensonges, de misère, de guerres, de haine. J’ai même déjà songé à m’interdire de vous regarder. Mais vous avez, vous les humains, une façon de vous aimer. On pourrait aller jusqu’aux confins du tréfonds de l’univers sans trouver quoi que ce soit de plus magnifique. Alors, il est vrai, je le sais, que l’amour est inconditionnel mais comme je sais aussi qu’il peut être imprévisible, inespéré, incontrôlable, impossible, très proche de la haine, si bizarre que cela puisse être. Tout ça pour… tout ça pour essayer de te dire, Tristan, que je crois que je t’aime en fait. Voilà, mon cœur est, je le sens, comme si ma poitrine, comment dire, peinait à le contenir. À croire que mon cœur ne m’appartient plus, comme si maintenant il était à toi. Si tu en voulais, je ne te demanderais rien en échange, aucune chose de valeur, aucun cadeau, aucune démonstration d’adoration. Rien de plus que savoir que tu m’aimes aussi, juste ton cœur en échange du mien.