Film - Les adoptés

Je veux que tu sois à côté de moi quand tu te réveilles ! J’ai envie d’arrêter mes conneries ! J’ai envie de te faire l’amour pendant des années. J’ai envie d’avoir des enfants, c’est la première fois que ça m’arrive. Combien de fois tu t’es trompée ? Combien de fois t’y as cru ? Combien de fois tu as passé la nuit avec quelqu’un en te disant « j’ai plus jamais envie de dormir avec quelqu’un d’autre » ? Tu crois que ça arrive tous les jours ? Alors j’en ai rien à foutre mais c’est pas fini !

On rit, on joue, on apprend, on est curieux, déçu, en colère, exalté, créatif, on s’ennuie, on s’amuse, on avance, on se trompe, on profite, on est vivant quoi.

- Tu sais ce qu’on devrait faire ? Comme on s’engueule souvent pour des conneries, on devrait toujours avoir des masques un peu ridicules et on les mettrait quand ça va trop loin… Comme ça, si on se fait rire c’est que c’est pas grave.
- Pas mal !

Quand on était petites, toi tu voulais être astronaute, marchande de fleurs, de glaces et de bonbons à la fraise, mais à la fraise uniquement. Tu voulais être trapéziste, rêveuse ou cheffe d’orchestre. Moi je voulais être princesse, pilote d’avion, marchande de sable et championne… Mais championne de tout. Ma mère, elle, elle voulait être heureuse, je crois que parfois elle l’est. Oui, quand on est tous ensemble, je crois qu’elle l’est. Puis mon fils, plus tard, il veut être Zorro.

J’ai des amis un peu lourds qui débarquent n’importe quand. Je passe ma vie dans les restos, je les critique, je bois, je fume trop. Toi, tu dors pas la nuit, tu passes ta vie dans tes bouquins, tu as peur un jour sur deux, tu crois que ça me rassure ? Alors on n’a rien à faire ensemble, mais moi j’ai envie d’être avec toi ! Ne me demande pas pourquoi, je ne sais pas. Mais j’ai envie d’essayer… Puis si toi tu m’aimes pas, personne m’aimera.

T’avais raison, j’ai été con. Je passe à côté de ma vie, j’ai peur qu’un homme vienne tout chambouler, c’est vrai que je n’écoute rien, j’écoute mal. T’avais raison, mais ça va changer et j’aimerais bien que tu sois là pour voir. Moi je ne finis pas cette vie sans toi, on est d’accord…

La voix je dirais… Le son de leurs voix, c’est ça qui me manque le plus. Après y’a les visages, plus flous, moins précis. Il reste les photos, personne ne vieillit. Même les souvenirs s’effacent, on les transforme, on les rend plus beaux. Mais la voix, une fois que tu l’as perdue, tu ne la retrouves pas. C’est marrant, en fait ce qu’il me reste les plus, c’est les odeurs.

Je te préviens tout de suite, moi je ne changerai pas toutes les couches. Je ne sais pas faire un biberon et, surtout, j’ai pas envie d’apprendre à faire ça tout seul. Alors je veux bien que tu dormes mais pas trop longtemps parce que, il faut qu’on change d’appart, faut qu’on trouve un prénom, faut qu’on passe des nuits blanches à se prendre la tête pour savoir ce qu’il va devenir. Repose-toi mon amour… Mais réveille-toi parce que je ne peux plus me passer de toi…

Je sais qu’elle ouvre les yeux parfois. Elle ne se réveillera pas. Je le sais. Tu le sais, elle le sait, tout le monde le sait. Arrête de jouer la comédie, moi j’en peux plus. D’avoir des faux-espoirs, ça me fait mal ! Tu comprends ? Elle ne se réveillera pas !

- Alors ta soirée ?
- Je ne sais plus faire l’amour.
- Ah merde.
- Ouais c’est chiant… Mais le mec est super. T’as raison, j’irai pas au second rendez-vous…

- T’es amoureuse ?
- Je ne sais pas… C’est le début.
- Si tu ne sais pas c’est que tu n’es pas amoureuse.

Quand j’étais petite, je rêvais d’avoir une famille parfaite. Et quand j’étais petite, je rêvais de te rencontrer…

- C’est souvent ce que les gens ne se disent pas qui est le plus important non ?
- Ça non plus j’ai pas compris…
- Pourtant c’est clair.

- Quoi ?
- Toi « quoi » ?
- … Ben moi aussi.
- « Toi aussi » quoi ?
- Je t’aime !

- Je crois que… je ne suis pas faite pour le couple.
- Ahah non mais je ne t’ai pas élevée comme ça ! Mais qu’est-ce que tu racontes ? Personne n’est fait pour le couple ma pauvre. Ça s’apprend le couple ! Si on était fait pour vivre à deux ça se saurait. Puis c’est pas en baissant les bras au premier obstacle que tu vas y arriver…

Ça y est je t’éparpille, ça y est tu t’en vas. T’es chiante tu m’as pas dit la règle du jeu de la dame de neige, je vais devoir l’inventer !