- Mais enfin, que s’est-il passé entre le roi et toi ? - Oh rien justement. Le roi voulait… - Et toi, tu ne voulais pas. Ensuite ? - Je l’ai giflé. - Tout de bon ? - Tout de bon. N’est-ce pas, si monsieur Lebel me trouve… - Personne ne te trouvera. Alors, tu as giflé le roi. Mon rêve !
Le maréchal des logis Fier-à-Bras : Cavalier ! Où allez-vous ? Est-ce que vous vous foutez de moi ? Fanfan la Tulipe : Imbécile et répugnant je trouve cet exercice. Le maréchal des logis Fier-à-Bras : A qui croyez-vous donc parler ? Fanfan la Tulipe : Mais, je viens de vous le dire, maréchal des logis. Le maréchal des logis Fier-à-Bras : Je vous dresserai, mon gaillard. J’en ai embroché pour moins que ça. N’oubliez pas que j’ai eu trois chevaux tués sous moi. Fanfan la Tulipe : Hélas, ce sont toujours les meilleurs qui partent les premiers. Le maréchal des logis Fier-à-Bras : Refus d’obéissance. Désertion dans le service. Tranche-Montagne ! Tranche-Montagne : Oui ? Le maréchal des logis Fier-à-Bras : Conduis-moi cet homme en prison immédiatement et sans délai. J’vous apprendrai comment je m’appelle, moi, bougre d’andouille ! Fanfan la Tulipe : Oh, joli nom !
- J’ai décidé, avec l’agrément de votre majesté, que la bataille aurait lieu ici. - Ici, monsieur le maréchal ? - Ici, votre majesté. - Et l’ennemi, lui, qu’a-t-il décidé ? - Il nous a donné son accord. - Et où placez-vous votre aile droite ? - À gauche. - À gauche… L’idée est plaisante. Et l’aile gauche à droite ? - Non, sire. Au centre. - Et le centre à droite comme il se doit. Le dispositif est astucieux. - Il importe de désorienter l’ennemi. Nous prévoyons dix mille morts en comptant au plus juste. Avec le maréchal de Saxe, vous ne vous tireriez pas à ce prix là. - Mais, monsieur le maréchal, ai-je l’habitude de marchander la victoire ?