Film - La vallée perdue

Tu as des idées. C’est très rare de nos jours. Très rare.

Je ne réponds jamais aux questions !

Un soldat n’a ni avenir, ni passé. Et le présent, pour lui, c’est d’avoir le ventre plein !

La peste ! La peste !

Nous avons une règle très stricte. Aucune querelle religieuse ne doit être admise au sein de notre groupe. Celui qui désobéira sera condamné à mort.

- Pourquoi ne pas nous tuer tout de suite et en finir, boucher ?
- Tu es jeune et impatient. Sois patient, mon petit, attends ton tour pour mourir !

Je peux faire deux douzaines de veuves avant le coucher du soleil !

- Et toi, comment est-ce que tu gagnes ton pain ?
- Je travaille. Je fais n’importe quoi sauf le métier de soldat. Je sais peindre, je sais enseigner, écrire, l’histoire, les mathématiques. Je sais parler espagnol, italien, allemand.
- Le père Sébastien enseigne ici la parole de Dieu. Nous n’avons pas besoin de savoir écrire. Tout ça, c’est des balivernes. Ce sont des œuvres du Diable !

- Nous avons tué Dieu à Magdebourg. Nous avons rasé toute la ville. Massacré hommes, femmes et enfants. Vingt, peut-être trente mille. Et après, nous avons tout brûlé.
- Pourquoi ?
- Par vengeance. C’est logique. C’était pour nous venger de la mise à sac d’une de nos cités qui avait été brûlée pour venger une de leurs villes parce qu’on avait rasé un de leurs villages après qu’ils aient pillé un de nos hameaux. Si ma mémoire est bonne, la première ville fut rasée afin qu’un quelconque vassal qui périssait d’ennui ait une meilleure vue sur le Rhin. Magdebourg est aussi simple que ça.

- Est-ce que tu veux bien que je parte avec toi ?
- Il est préférable que tu restes ici.
- Je mourrais pour toi. Il y a plusieurs milliers d’enfants et de femmes qui suivent les armées n’importe où. Dans les camps et pendant leurs marches. Ils les suivent même sur les champs de bataille. Je t’en prie.
- Erica, n’insiste pas, là où je vais, il n’y a pas de place pour toi.
- Je ne te gênerai pas. Je m’occuperai de toi, je soignerai ton cheval. Je tuerai pour toi. Je trahirai. Et je ne cesserai jamais de t’aimer comme aucun homme n’aura jamais été aimé de sa vie. Cela, tu sais que je peux le faire. Je t’en prie.
- Je t’aime mais il est hors de question que tu viennes avec moi. Je suis ce que je suis, une bête féroce. Je suis né avec la guerre, je n’ai pas de pays, pas de famille, pas d’ami. Moi, la seule richesse que je possède, c’est la guerre.
- Partage cette richesse avec moi.
- Non.

Je n’ai confiance en personne !