Film - Orange mécanique

Oh! oh! oh! Si ce n’est pas ce gros sac tout poicreux de Billy Boy empoisonné ? Que racontes-tu, grosse outre pleine de mauvaises huiles à mauvaises frites, graillon puant ? Viens t’en prendre un dans les camouilles, s’il te reste des camouilles, frise d’eunuque en gélatine !

Il y avait moi, c’est à dire Alex et mes trois droogies, c’est à dire Pete, Georgie et Dim. Nous étions installés au Korova Milk Bar à nous creuser le rassoudok pour savoir où passer la soirée. Au Korova on sert du Lait plus, lait plus velocet ou Synthemesc ou Drinkrom. Nous, on en était au Drinkrom, ça vous affute l’esprit et sa vous met en train pour une bonne petite fête d’ultra violence.

- Coquine, coquine, coquine ! Vieille saleté de Soumka !
- Saleté de quoi ? Enfant de putain !

C’est du coté de l’ancien casino en ruines qu’on est tombés sur Billy Boy et ses quatre droogs. Il se mettaient en train pour s’offrir une séance de ça-va-ça-vient avec une pauvre petite devotchka fraîche levée.

- Suis-je suffisamment clair, oui ?
- Comme un lac de montagne monsieur. Aussi clair d’un ciel d’azur au milieu de l’été !

J’ai sauté, Oh mes frères, et j’me suis foutu par terre mais pas en l’air…

Ô extase… extase divine… c’était splendeur et splendosité fait de chair. C’était comme un oiseau tissé en fil de paradis. Comme un nectar argenté coulant dans une cabine spatiale, et la pesanteur devenue une simple plaisanterie… Tout en slouchant, je voyais des images exquises !

Le ministre : Pour quel crime êtes vous détenu ?
Alex : Pour le décès accidentel d’une personne Monsieur !
Un gardien de prison : Pour meurtre avec violence d’une pauvre femme, plus vol avec effraction, il en a pour 14 ans Monsieur !
Le ministre : Excellent ! Il est entreprenant, agressif, excessif, jeune, insolent, vicieux… l’idéal !

Tout en longeant avec eux la Marina, j’étais calme en apparence mais je réfléchissais ferme. Donc, à présent, c’était Georgie le Général… C’était lui qui nous disait quoi faire et quoi ne pas faire ; avec ce benêt ricaneur de Dim comme bulldog… Et brusquement j’ai miris que réfléchir s’est bon pour les gens gloupides et qu’un malin puise dans son inspiration et dans ce que le vieux lui envoie. Justement, une musique divine venait à ma rescousse. Par une fenêtre ouverte la stéréo me parvenait et j’ai soudain miris mon plan d’action…

Est-ce donc un démon qui vous dévore le cœur petit Alex ?!

Et la première pensée qui me traversa le goliwogh fut de la culbuter aussi sec sur le plancher et de lui payer un bon ça va ça vient à la sauvage.

La vertu vient de l’intérieur. La vertu est un choix. Quand un homme ne peux plus choisir il cesse d’être un homme.

I’m singing in the rain! Just singing in the rain!

Je n avais pas taillé dans les câbles de Dean, et avec l’aide d’un pachtouk propre, le crou verouge c’est vite tari…

Alex : Excusez moi m’dame, pouvez vous m’aider ? Il y a eu un terrible accident ! Mon copain est sur la route et il saigne à mort ! J’vous en prie, je peux téléphoner pour une ambulance ?
Mrs. Alexander : Désoler, nous n’avons pas le téléphone, il faut essayer ailleurs.
Alex : Ho m’dame, c’est une question de vie ou de mort.
Mr. Alexander : Qui est-ce chérie ?
Mrs. Alexander : C’est un jeune homme, il dit qu’il a eu un accident et qu’il voudrait téléphoner.
Mr. Alexander : Hé bien je pense qu’il faudrait lui ouvrir !

Nous nous sentions tous un brin tari et flappi, et clanpi car la soirée avait quelque peu tiré sur nos réserves d’énergie oh mes frères. Nous avons donc laissé la voiture et sommes passés au Korova pour un dernier verre.

Il y avait quelques sophistozes des studios de télévision voisins qui riaient et gavoritaient, la dievotchka chouèquait à gorge déployée sans se soucier des misères du monde. Et voilà que la stéréo s’est arrêtée… et pendant la courte pause avant le disque suivant, elle a lâché un feu d’artifice vocal. Et j’ai cru un bref instant oh mes frères, qu’un oiseau voltait dans ce milkbar, j’ai senti tout les malinki petits poils de mon plok se dresser à l’envers et les frissons montaient en moi comme des malinki lézards et puis retombaient… Car je savais ce qu’elle chantait : un passage de la sublime neuvième de Ludwig Van.

- Allez-y, tuez-moi, je ne veux plus vivre de toute façon, en tout cas pas dans un monde si dégoûtant !!
- Ah oui, et qu’est-ce qu’il a de dégoûtant ce monde ?
- Il est dégoûtant car il y a pas d’ordre, et que le monde vous laisse vous attaquer à des vieux comme vous le faites. Oh c’est plus un monde de vieillard !