Je t’aime depuis toujours, depuis le début ; j’ai continué à t’aimer quand j’étais en couple, j’ai continué à t’aimer quand j’étais seule, j’ai continué à t’aimer chaque seconde de chaque jour, j’ai continué… Je t’aime, je t’aime, depuis toujours.
Tu sais où on est là ? On est dans la pièce où mon mari est mort. Malgré toute les choses magique qui peuvent se passer ici, ça restera toujours la pièce où mon mari est mort. L’ascenseur est-sud restera toujours l’endroit où on s’est rencontrée et la cafétéria l’endroit où il m’offrait mon déjeuner. Alors je pourrais partir et ne plus jamais revenir, mais je ne t’ai jamais vu aussi désespéré. Ma loyauté m’interdit de partir.
Je te déteste. Depuis le moment où t’as décidé de penser aux intérêts de ton hôpital au lieu d’assumer la mort d’Henry, je te déteste. Quand je suis toute seule dans mon lit la nuit, je regarde à côté de moi, je vois l’endroit où mon mari dormait et je te déteste. Avec chaque cellule, chaque fibre de mon corps, je te hais. Et je me dis que c’est toi qui devrait être mort. Je pense à tous les soldats, à tous les hommes bien qui sont morts là-bas en Irak, et j’arrive pas à comprendre pourquoi toi, t’as survécu. On n’est pas amis, ça n’a rien à voir avec mon deuil et ça va pas passer, je te hais Owen.