Film - Le premier jour du reste de ta vie

Écoute-moi bien, aujourd’hui, t’as fait couler le sang et les larmes de ma petite sœur. À partir de maintenant, j’veux plus que tu la regardes, je veux même plus que tu penses à elle, parce que si tu penses à elle, tu penses à moi, et si tu penses à moi, j’déboule et j’te démonte…

Je me souviens d’un commentaire d’un de tes professeurs sur ton carnet de note : « A touché le fond… mais creuse encore ! »

- Ça vous est déjà arrivé de vous tromper ? De suivre un chemin qui était pas le bon, tout d’un coup vous vous retrouvez paumé tout seul sur le bord de la route…
- À espérer qu’un Taxi passe ?

- Bouge pas !
- Ça me fera pas rester, tu sais.
- Sur les photos si, éternellement !

Plaisantez pas avec ça, c’est important vous savez une famille. Vous regarder grandir tout les trois c’est le plus beau spectacle auquel j’ai assisté dans toute ma vie. Avoir des enfants, c’est une chance merveilleuse.

Vendredi 3 décembre 93, le premier jour du reste de ma vie…

On s’entend pas. On s’entend plus. En fait, on s’est jamais entendu.

Eric m’évite, il répond plus à mes coups de fils, c’est fini, j’le sens, il a rencontré une autre fille… je tomberai plus jamais amoureuse…
La nuit dernière j’ai couché avec quelqu’un dont je connaissais même pas le nom, on s’est pas dit un mot, ni même échangé nos numéros… C’est peut-être sa la solution pour ne pas souffrir, coucher avec un inconnu et ne jamais le revoir…

- Notre famille se désagrège et c’est tout ce que ça vous fait ?
- Ouais, ça me fait de l’air, tu peux pas savoir !

Parce qu’un jour, t’auras tellement de trucs à faire demain, que le reste de ta vie n’y suffira pas.

La famille est une machine à broyer les sentiments.

Vendredi 2 décembre 1988
Aujourd’hui j’ai reçu ce journal pour mon anniversaire. J’en avais parlé à maman après avoir lu Le journal d’Anne Franck, elle avait le même âge que moi, espérons que ma vie soit moins tragique.

Samedi 4 Février 89
Je n’aurais pas du y aller à cette boum. Aucun garçon ne m’a invité à danser. Je me trouve petite et moche. Au collège ils me surnomment le microbe, mes parents m’appellent ma puce… C’est quoi le plus petit des deux ?

Dimanche 19 Août 1990
Hum ! Ça y est Mathieu m’a embrassé ! Je sais pas si j’ai tourné ma langue dans le bon sens, faut que je demande à Clara de me montrer…

Vendredi 3 Décembre 1993
Le premier jour du reste de ma vie. Sauf que je me suis gourée de mec, j’aurais tellement voulu que se soit avec Éric plutôt qu’avec ce bouffon de Sacha. Éric, je crois que je l’ai toujours aimé.

Vendredi 25 Mars 1994
Éric m’évite, il répond plus à mes coups de fils. C’est fini, je le sens. Il a rencontré une autre fille… Je tomberais plus jamais amoureuse. Plus jamais !

Dimanche 5 avril 1994
Kurt Cobain est mort. Le canon de son arme dans la bouche, le doigt sur la gâchette. Pan ! I don’t have a gun, qu’il chantait, tu parles.

Jeudi 30 Janvier 1995
La nuit dernière j’ai couché avec quelqu’un dont je connaissais même pas le nom. On s’est pas dit un mot, pas même échangé nos numéros. C’est peut-être ça la solution pour pas souffrir, coucher avec un inconnu et jamais le revoir.

Vendredi 23 Février 1996
Clara m’a accompagné à la clinique, je pensais pas que ça irait aussi vite. J’ai juste eu le temps de me poser une question. Où ils le mettent le fœtus ? À la poubelle ?

Dimanche 27 Avril 1997
Aujourd’hui ça fait un an qu’Al ne met plus les pieds à la maison, depuis son mariage apocalyptique. Il me manque, c’est peut-être lui qu’à raison. La famille est une machine à broyer les sentiments.

Mardi 10 Février 1998
Maman me fait de plus en plus chier. J’ai envie de me barrer d’ici, j’étouffe. Elle est tellement pénible. Elle est mal baisée, ou quoi ? Je me demande depuis combien de temps papa l’a pas touché.

Haut-Brillon 1945. Pas mal ?! C’est juste un des dix meilleurs vins au monde que tu viens de boire cul-sec, comme ça, en mangeant des rillettes. Bravo ! La grande classe.

Bah voila, je me suis fait bouffé par un loup.

Dimanche 5 avril 1994. Kurt Cobain est mort. Le canon de son arme dans la bouche ; le doigt sur la gâchette. PAN. « I don’t have a gun » qu’il chantait. Tu parles.

J’ai juste eu le temps de me poser une question… Ils le mettent où le fœtus, à la poubelle ?

- T’es peut-être même du style à tomber amoureux d’une fille à qui t’oserais jamais parler !
- … Non j’te parle là.

Marie-Jeanne : Bon faut que je vous dise quelque chose… Aujourd’hui, j’ai perdu un enfant. Oh, de toutes façons, vous allez tous finir par partir les uns après les autres et au final je vais me retrouver toute seule dans cette maison à m’ennuyer comme un rat mort ; donc voilà : j’ai décidé de reprendre mes études, de m’inscrire en fac.
Raphaël : [Soupir] En fac de quoi ?
Marie-Jeanne : En fac !
Robert : T’as perdu un enfant, mais… Il est pas mort ton fils.
Raphaël : Ouais, et puis, heu… On est là, nous.
Marie-Jeanne : Oui, je sais mon chéri, mais vous c’est pas pareil, tu comprends ?
Raphaël : Ben, non !

En entrant dans ce cabinet les gens pensent qu’ils vont rencontrer l’inventeur de la machine à remonter le temps, mais rien ne redevient jamais comme avant.

Mais quel bureau ? T’es chauffeur de taxi !