Papet, je m’en vais parce que j’en peux plus. C’est pas pour les œillets tant pis s’ils crèvent, c’est à cause de mon Amour. J’ai compris qu’elle ne me voudra jamais, je m’en doutais parce que mon ruban d’amour m’a fait un abcès qui me brûle. Et puis quand je lui ai dit devant tout le monde que je veux la marier, tout lui donner, elle m’a craché dessus en paroles, et en plus elle s’est réfugiée chez l’instituteur. Lui, quand il lui parle, elle l’écoute en regardant par terre. Elle, quand il a fini, elle se languit qu’il recommence. Et lui il n’est pas étonné, il trouve ça naturel. Celui-là, il sait pas son bonheur, mais moi, je sais mon malheur… Je ne peux plus le supporter, j’ai envie de le tuer mais ça lui ferait peine, alors non, tant pis, je veux pas la priver. Ne lui cherche pas des garouilles, ce n’est pas de ta faute, ce n’est pas de sa faute, c’est la fatalité. Fais dire des messes pour moi parce que, là haut il faudra que je m’explique, à cause de la source. Adésias mon Papet, ça me fait peine de te quitter, mais rester, je peux pas.
Tu crois pas que ça ferait un mélange terrible ? Tout le regret du mal que je t’ai fait, et tout le plaisir du bien que je veux te faire.