Albert : Nous vivons des temps complètement extrêmes. Ce bon Far-West, en réalité, c’est un enfer sur Terre et un coupe-gorges. C’est horrible. Tout ce qui est extérieur à nous ne cherche qu’à nous tuer. Ivrognes gueulards, bandits, gibiers de potence, putes rancunières, infections, bestioles agressives, blessures graves ou non, les indiens, la météo. On peut aller se faire tuer en allant pisser. Je risque une mort horrible et lente chaque fois que je vais à la cabane au fond du jardin. Sur chaque pierre dans l’herbe, c’est plein de serpents et si j’arrive quand-même à chier, je peux encore mourir du choléra. Tu connais le choléra ? Edward : La merde noire. Albert : La merde noire. Dernière candidate au prix de la meilleure contagion galopante du mois. Et même en arrivant à survivre à toutes ces trucs atroces, on a de quoi redouter ce putain de docteur. Le docteur est redoutable. J’ai eu un gros rhume il y a deux-trois ans. J’y suis allé. Tu sais ce qu’il m’as dit ? « Il te faut un clou d’oreille » Un clou dans mon oreille ? C’est ça, la médecine moderne ! J’ai 39 de fièvre, docteur ! « Bon, il te faut un coup-de-patte-arrière ». Vous savez que le pasteur a tué deux hommes par balle ? Le pasteur ! Edward et Ruth : Non ! Albert : Parole d’honneur ! Il a tué un gars dans un duel. Et direct, il est parti tuer le fils du gars. Un enfant ! Parce-qu’il avait peur qu’il veuille venger son père une fois adulte. Edward : Mais qui t’a dit une bêtise pareille ? Albert : Personne. Il en a fait son serment dominical. Une raison sur le thème : « Aller au fond des choses ». Tiens, pendant que j’y suis, regarde. Les trois gars que tu vois là, les gars qui bossent à la mine d’argent, tu vois ce qu’ils mangent ? Des côtes d’agneau aux piments. Que des trucs épicés à mort. À chaque repas de la journée. Et pourquoi ? Parce-que leurs palets ressemblent tellement à du carton à force de respirer des gaz à longueur de journée dans les mines qu’il y a plus que ça qui a du goût. Vous savez ce que ça donne, ce genre de cuisine ? Constipation, crampes, dyspepsie, le foie et les reins en vrac, hémorroïdes, ballonnements, inflammations. Résultat, ils crèvent de leurs pets asphyxiés. [Un des chercheurs de mines meurt après un pet] Vous voulez voir d’autres morts horribles ? Suffit de jeter un coup-d’œil dehors. [Ils sortent et il leur montre un cadavre] Ça, c’est notre maire. Il est mort et ça fait trois jours qu’il a pas bougé d’ici, que personne n’a fait quoi-que-ce-soit, que ce pauvre homme, personne ne sait qui l’a tué. Personne n’a levé le petit doigt pour le remplacer. 72 heures que l’autorité suprême de notre vieille ville souche n’est plus qu’une charogne. Oh, la cerise ! La cerise sur le gâteau ! Des loups qui choppent une de ses dépouilles mortelles ! N’en rajoutez plus, la coupe est pleine ! Reposez en paix, Monsieur le maire ! Bon passage à l’étape de déjection canine ! Bye ! NAHAHA ! [Ils retournent à l’intérieur du Saloon] Oui, mes amis, c’est ça ce qu’on appelle le Far-West. La dernière des fausses décences du désespoir humain. Je t’y foutrais le feu.
- Il faut que j’aille aux toilettes. Hum… au cas où j’y mourrais, vous voudriez bien me faire une fleur juste pour une fois ? Vous pourriez changer de chaises ? - Va chier, petit !
- Edward, tu n’as jamais eu aucune relation sexuelle ? - Deux trucs avec mon oncle, mais il y a bien longtemps, maintenant. C’est vraiment dur de s’en souvenir.
- Tu m’as donné un coup de poing ? - Je m’en veux ! Désolé ! - Enflure ! - J’ai voulu improviser ! - On n’improvise pas, vieux ! Ça fait des mois qu’on répète !
- Quel soulagement pour nos amis présents qui sont venus dans l’espoir de nous voir trouver un compromis aussi satisfaisant ! - PUTAIN DE MERDE ! MAIS QU’IL Y EN AIT UN QUI BUTE L’AUTRE ! ON VOIT QUE C’EST PAS VOUS QUI AVEZ POSÉ VOTRE DEMI-JOURNÉE ! - Heu… je vous ferais remarquer que ce gars-là fait l’école aux enfants de la région.
Louise, je tiens vraiment à toi, tu sais. Mais je crois qu’au fil du temps, j’ai arrêté de croire ou j’ai oublié qu’une relation de couple, c’est une route à deux voies. Et là, récemment, on m’a rappelé que c’est jouissif de connaître quelqu’un qui prenne aussi soin de moi. J’ai adoré. Alors voilà, si tu veux passer le temps qui te reste à vivre avec des poils pleins la chatte, alors… eh ben… bon vent. Je te souhaite sincèrement bonne chance. [Il s’apprête à s’en aller, mais a oublié un détail] Non. En fait, je viens de me rendre compte que cette remarque n’était pas clair. Je voulais pas dire qu’elle a la chatte poilue. Je voulais dire : Foy a une moustache. Alors il y a des poils qui lui rentrent là-dedans quand il lui bou… lui fait minette. Ouaais ! Pfiouu !