[En pleurs devant un tas de lingots d’or] J’sais que j’devrais pas… Mais j’peux pas m’en empêcher. C’est beau comme une crèche !
C’est pas inhumain d’entendre ça ! Mais qu’est-ce que tu veux que je fasse avec cinq cents briques, hein ! Surtout d’nos jours… Le SMIC est en plein chancelique, la TVA nous suce le sang, la Bourse se fait la malle… J’ai calculé, j’en aurais à peine pour cinq piges… J’aurais cinquante berges… Tu voudrais tout d’même pas que j’retourne au charbon à c’t âge-là, non ? Tu serais pas vache avec les vieux, des fois ?
Je pourrais pas vivre aux Indes. je dis les Indes comme je dirais la Chine ! C’est la même misère tout ça ! … Je suis sûr qu’un jour aux Indes, y mangeront les touristes… comme ça… sans méchanceté… un coup de fringale. Pareil en Chine, vous verrez qu’y ne boufferont pas toujours que du riz en Chine… Y tourneront voraces.
Messieurs, si je vous ai arrachés à vos pokers et à vos télés, c’est qu’on est au bord de l’abîme. La maladie revient sur les poules. Et si j’étais pas sûr de renverser la vapeur, je vous dirais de sauter dans vos autos comme en 40. Le tocsin va sonner dans Montparnasse. Il y a le choléra qu’est de retour. La peste qui revient sur le monde. Carabosse a quitté ses zoziaux. Bref, Léontine se repointe. Bon, je récapitule dans le calme : on la débusque, on la passe à l’acide, on la dissout au laser et on balance ce qui reste dans le lac Daumesnil.