Ô Roméo ! Roméo ! Pourquoi es-tu Roméo ? Renie ton père et abdique ton nom ; ou, si tu ne le veux pas, jure de m’aimer, et je ne serai plus une Capulet.
Mon unique amour a jailli de mon unique haine, je l’ai connu trop tard et vu trop tôt sans le connaître vraiment, prodigieux amour auquel je viens de naître qui m’impose d’aimer un ennemi détesté.
Viens douce nuit, Viens vite amoureuse au front noir, Donne moi mon Roméo. Et quand je mourrai que tu le prennes et l’éclates en petites étoiles, Dès lors, il embellira tant le visage du ciel que tout l’univers sera amoureux de la nuit, Et que nul ne pourra plus adorer l’aveuglant soleil.
Roméo, Ô Roméo ! Pourquoi es-tu Roméo ? Renie ton père et refuse le nom qu’il t’a transmis ou si tu ne veux pas, fais serment de m’aimer et je cesserai d’être un Capulet. C’est ton nom qui est mon ennemi. Tu resterais toi-même si tu n’étais pas un Montaigu. Qu’est-ce qui est Montaigu ? Ce n’est pas la main, ni le pied, ni le bras, ni le visage, ni la moindre partie de la personne humaine. Prends un autre nom. Qu’est-ce qu’un nom après tout ? Si celle qu’on appelle une rose portait un autre nom, ne sentirait-elle pas aussi bon ? Roméo même s’il ne s ’appelait Roméo garderait cette perfection qui m’est chère qu’elle qu’en soit son titre. Ô Roméo défais-toi de ton nom qui n’est pas ta personne et à la place de ce nom prends moi toute entière…
- Ne jure pas par la lune, cette inconstante qui en un mois vire constamment sur son orbe de peur que ton amour soit aussi variable. - Par quoi faut il que je jure alors ? - Ne jure pas, ou alors si tu le veux jure… par ton adorable personne qui est le dieux de mon idolâtrie et je te croirais.