- Veux-tu que j’t’appelle les sbires ? - Appelons les sbires, c’est une bonne idée, appelons les sbires ! Et le juge ! En vous dépêchant un peu, je crois que vous serez pendu ce soir !
- Je vous demande la permission de déjeuner tranquillement et de digérer ensuite… - Oh non, à ton âge on ne digère bien qu’en courant vite ! Allez, ouste !
- Vous n’accompagnez donc plus votre femme au sermon le vendredi matin ? - Comment, elle va au sermon toute seule ? Qui te l’a dit ? - Euh, tout Venise. C’est de notoriété publique. - J’n’aime pas beaucoup ce genre de plaisanterie. - Ah, ne vous fâchez pas, ne vous fâchez pas. Je répète c’que j’ai entendu dire. - Mais qui t’a dit qu’elle y étais ? J’lui ai défendu d’y aller. - Ah bon, bah alors vous devez être tranquille. Voulez-vous que j’aille voir si la plus jolie femme de Venise est bien à la maison ? - Mais de quoi t’occupes-tu ? J’suis assez grand pour surveiller ma femme moi-même !
- Eh bin, euh, Corbaccio, le prêteur sur gage. - Oh, qu’il est dégoûtant… - Oh comme mari, peut-être, mais comme témoin…
- Et moi, mon petit Mosca, et moi ? - Je t’achète un mari. Je connais un Espagnol. Il a un nom long comme le Grand Canal. Sept prénoms, neuf noms de famille. Je te l’achète. Ton enfant sera noble. - Mon petit Mosca, tu es un amour !
Je n’ai pas de conseil à vous donner mais je crois que pour feu Volpone ressuscité, le séjour de Venise est mortel.