- On ne s’en sortira pas, hein ? Je parle de tout-le-monde. - C’est dans votre nature de vous détruire vous-même. - Ouais, on n’est pas dans la merde !
- Il va falloir d’abord que t’apprennes à parler. On ne dit pas « affirmatif » ou bien des conneries de ce genre. On dit « No problemo ». Et si quelqu’un est vers toi en roulant des mécaniques, tu dis « Va chier » et si tu veux en mettre plein la vue c’est « Hasta la vista, baby ». - Hasta la vista, baby. - Ouais, ou « Dégage, sac à merde ». Et si un type s’énerve, tu dis comme ça « Reste cool ». Tu peux aussi faire des combinaisons. - Reste cool, sac à merde. - C’est super ! Tu vois que ça rentre ! - No problemo.
- C’est ta mère ? - Ouais. - Elle est super cool, hein ? - Non, c’est une vraie psycho. C’est pour ça qu’elle à Besquadero. C’est un hôpital psychiatrique, ok ? Elle a essayé de faire sauter une usine d’ordinateurs et elle s’est fait piquer, l’idiote. - C’est pas vrai ! - Si. C’est une vraie ratée.
Tu sais, on a passé beaucoup de temps en Nicaragua ou des pays comme ça. Il y a même eu une époque où elle était avec ce givré d’ancien béret vert, trafiquant d’armes. Puis il y en a eu d’autres. Elle se serait collé avec n’importe-quel mec qui pouvait lui apprendre comment faire de moi un « grand chef militaire » puis elle s’est fait bouclée. C’est genre : « Désolé, petit. Ta maman est une folle. Tu savais pas ? » C’est comme si tout ce qu’on m’avait apprit à croire n’était plus que de la merde tout d’un coup. Je l’ai haï pour ça, mais tout ce qu’elle a dit était vrai. Elle savait. Seulement, personne ne l’a cru. Même pas moi. #