Film - Kyle XY

- C’est quoi ton problème ?
- J’en ai pas !
- Tu m’as évité pendant toute la semaine.
- Pas vrai !
- Si, c’est vrai, tu m’as pas fait un seul commentaire désobligeant depuis des siècles !
- En ce moment, je prépare de nouveaux commentaires… et je suis pas prêt à les dévoiler.
- Ben voyons, comme si tu tournais ta langue dans ta bouche avant de parler.
- Ok… Il faut que j’aborde le chapitre des sentiments, alors je te demande d’être indulgente si j’arrive pas à être aussi clair que d’habitude. Mon truc, ça n’a jamais été les épanchements sentimentaux.
- On va peut-être y arriver !
- Ce que je veux dire, c’est qu’à chaque fois que je regarde ton œil, l’hématome que t’as… ça me rend vraiment… malade. Tout ce que je veux, c’est trouver celui qui a osé te faire ça et lui fracasser la tête à son tour. J’suis ton frangin et je dois te protéger, c’est tout ! J’ai le droit d’être pas sympa avec toi mais personne d’autre n’a le droit ! Si j’ai mon mot à dire, évidemment… C’est débile ce que j’dis…
- Josh…
[Elle s’approche de lui pour essayer de lui faire un câlin et il recule, gêné.]
- Wow… pas en public ! Oh et… encore une chose… Offre-toi un cerveau, pour choisir tes fringues !

- Comment tu as su où j’étais ?
- Tu m’as dit que tu venais ici avec ton père.
- J’ai appris ce qui est arrivé au père de Stephen. Ça me rend triste.
- J’aurais jamais pu les aider sans toi.
- Si, tu l’aurais fait.
- C’est grâce à toi que je n’ai pas laissé tomber. Tu as bien fait de m’encourager.
- Ce que tu as fait, c’est génial. Tu as donné à Stephen, l’occasion de lui dire au revoir. Ça n’arrive pas pour la majorité des gens.
- C’est ton cas…
- Quand mon père est tombé malade, j’ai cru que ça s’arrangerait, j’ai cru qu’il s’en sortirait. Je n’arrivais pas à concevoir la vie sans lui. Quand j’ai trouvé le courage d’aller le voir à l’hôpital, il allait si mal qu’on m’a dit qu’il n’entendait plus. Et bien sûr, je les ai crus… Mais après avoir vu ce que tu as fait… je crois qu’ils avaient tort et que mon père aurait pu entendre ce que j’avais à lui dire. Est-ce que tu as compris comment tu as fait ?
- Pas vraiment, non. Mais j’ai réfléchi à ce que tu as dit, que la science ne peut pas toujours tout expliquer. Et j’ai compris qu’en fait… c’est sans importance comment ça s’est passé ou même pourquoi. L’important, c’est le résultat.
- … [Elle le regarde avec un profond sourire.]
- C’est quoi ce regard ?
- C’est toi qui lit dans les pensées, à toi de me le dire.
[Ils échangent un tendre baiser.]

J’ai entendu ta chanson ce soir, je l’ai écoutée. La fille qui l’a écrite a son avenir devant elle et je ne veux pas être celui qui l’empêchera d’avancer.

- Pourquoi vous avez pris la décision de me créer ?
- Je n’avais personne. Pas de famille. Personne avec un cerveau comme le mien, qui appréhendait le monde comme je le faisais. Je me sentais toujours différent. J’ai cru que s’il y avait une autre personne…
- Vous ne vouliez pas être seul.
- J’espère qu’avec le temps, tu me pardonneras.

Je n’oublierai jamais ce que j’ai vu dans leurs yeux. La joie et le soulagement. Ils avaient l’air contents de me voir. Je voulais leur dire la vérité sur ce qu’il s’était passé. Mais plus que tout, je voulais être à la maison avec eux. Et pour ça, je devais accepter de jouer cette mascarade.

- De toute façon, que tu sois croyant ou non qu’importe, il y a quand même quelqu’un qui t’a conçu, quelqu’un qui tient énormément à toi. Quand tu nages en pleine confusion, tu n’es pas forcément capable de le voir ou de l’apprécier mais il est là, et il veut que tu trouves les réponses à toutes tes questions.
- Quand ?
- Quand le moment sera venu.

Foss appelle ça la privation sensorielle. La suppression de tous les autres sens renforce celui qui reste. Alors que je me concentrais sur les bruits de la nuit qui m’environnait, je ressentais le monde avec une intensité que je n’avais jamais connue. Je ressentais les gens autour de moi, je pouvais ressentir des choses, comme la culpabilité et l’incertitude quand on a perdu son travail, ou l’anxiété et le manque de confiance en soi quand on recommence à travailler. Ou encore l’excitation des heures passées avec une nouvelle amie, ou bien les premières étincelles de créativité qui peinaient à masquer la souffrance due à une rupture. Mais très vite, les murs de la maison des Trager avaient commencé à s’effacer, et j’entendais des sons au delà de la symphonie nocturne des criquets. J’étais à l’intérieur de la maison d’Amanda, j’entendais les battements tranquilles de son cœur. Apparemment, un cœur brisé battait comme n’importe quel cœur. Mais il y’avait un autre battement, très différent, au rythme irrégulier…

D’une certaine façon, plus je voyais de gens, plus je me sentais seul…

[Il entend Amanda qui joue du piano] C’était le son le plus merveilleux qui soit, il était fait pour une part de mathématiques, et pour une autre d’allégresse. Mais quoi qu’il en soit, j’avais la certitude, que c’était un cadeau fait au monde, destiné à submerger ceux qui l’entendait, d’un flot d’émotions… Ce qui m’a frappé ensuite, c’est qu’on était pas tous capable d’apprécier ce miracle, je me sentais triste en pensant à ceux qui ne pouvaient pas ressentir ces sonorités.

- T’es torride, tu sais…
- Oui, c’est parce qu’il fait chaud.

- T’as pas changé !
- Et toi, t’as pas trop l’air dans le coltar !

- Andromeda Summer Faith Jensen, veux-tu m’épouser ?
- Euh… t’es sérieux, là ?
- Je suis sérieux à 100 %. Je t’aime et je veux qu’on se marie.
- Mais… qu’est-ce que tu racontes ? C’est quoi, ce délire, t’es dingue ou quoi ?
- C’est tout ce que j’ai trouvé pour t’empêcher de partir loin de moi…
- C’est pas vrai… t’es devenu débile.
- Pourquoi, qu’est ce qu’il y a de débile là-dedans ?
- Y’a de quoi écrire un chapitre tout entier sur le sujet !
- Alors écris-le. Parce que j’attends une vraie réponse.

- Josh…
- Eh oui !
- Le vrai Josh ou la version hérisson ?
- La version roi du kung-fu, prêt à assurer !

- Top Stratégie est ton jeu préféré et tu es très fort, hum ? Aider les gens, c’est mon jeu. Voilà, ce qu’on va faire. Si je marque un seul point à ton jeu préféré, tu acceptes de jouer au mien.
- Faut savoir que c’est pas des « points », c’est des « tués ». Et il faut savoir que je joue en ligne au niveau élevé en multijoueur !
- De toute façon, je n’ai rien compris à ce que tu as dit.

- Lori ?
- Lori n’habite plus ici.
- Où-est ce qu’elle est allée ?
- En enfer. Ils ont un éclairage génial.

- Declan s’est abreuvé à la fontaine de Lori et ne rêve que de se promener dans…
- Finis cette phrase et je te promets que ton cadavre ne sera jamais retrouvé !

- J’hallucine ! C’est la journée cauchemar !
- Je suis désolé.
- Bah oui, tu peux ! Ça se fait de tenir la porte à une fille, espèce de ringard dégénéré !
- Ça te permettra de te défouler sur quelqu’un au prochain coloc des pétasses !

- D’abord, c’est pas ma nouvelle copine, et ensuite, ton attitude n’avait rien d’innocente.
- Aaah, c’est vrai ? Alors, elle était comment mon attitude ?
- Hmm… comme celle d’une adepte de l’agressivité passive.
- De quel droit tu utilises mes expressions contre moi ?

- J’croyais que tu serais bien meilleure sur ce coup-là.
- Pourquoi tu dis une chose pareille ?
- Quand tu faisais le mur avec Declan, tu passais vachement de temps dans la voiture, non ?
- C’était tout à fait différent.
- C’est parce que t’étais sur la banquette arrière et pas devant ?
- Kyle… tu fais de l’humour, maintenant ?

- J’te rappelle qu’on a toutes les deux juré qu’on ne retournerait pas au lycée avec notre virginité intacte !
- Ma virginité ? Et si on parlait plutôt de la tienne ?