C’est à madame justice que je dédie ce concerto, en l’honneur des vacances qu’elle semble avoir prises très loin d’ici et en reconnaissance de l’imposteur qui se dresse à sa place.
- Où est-ce que je suis ? - Dans ma maison. Je l’appelle la Galerie des Ombres. - C’est magnifique… [en parlant des œuvres d’art exposées] Mais où est-ce que vous avez trouvé tout ça ? - Oh, ici et là. Beaucoup proviennent des chambres fortes du ministère de la Bienséance. - Vous les avez volées ? - Grands dieux non ! « Voler » suppose qu’il existe un propriétaire, or on ne peut voler la censure. Je les ai juste récupérées.
- Bonjour monsieur. - Bonjour monsieur. - Dites moi, comment sait-on si nos enfants sont bien arrivés ? - Bah je vous propose d’écouter la radio, en général ils en parlent quand il y a un accident.
- Le Black Pearl ? Je connais sa légende. Il bombarde navires et campements depuis près de dix ans. ll laisse jamais de survivant. - Pas de survivants ? Comment les légendes prendraient forme dans ce cas là ?
Moi ? Je suis malhonnête ! Et on sait qu’un homme malhonnête le restera quoi qu’il arrive… Honnêtement, ce sont des hommes honnêtes dont il faut se méfier, parce qu’on peut jamais prévoir à quel moment il feront un truc incroyablement… stupide.
J’ai réfléchi à ce que Chris aurait voulu que je dise aujourd’hui, aux conseils qu’il m’aurait donné, sûrement un truc du genre : « Je vais te dire, tu t’en branles, ces gens là ils savent déjà tout de moi parle leur de quelqu’un d’autre ! » Alors j’ai décidé de vous parler d’un des héros de Chris, cet homme, c’est le capitaine Jo Kittinger. En 1960, à bord d’un ballon, le Capitaine Kittinger fit une ascension de 32 kilomètre dans la stratosphère, armé d’un simple parachute, il s’élança dans les airs. Sa chute dura quatre minutes et trente six secondes, il atteignit une vitesse de 988 kilomètre heure avant d’ouvrir son parachute à 5000 mètres du sol. Personne n’avait réalisé un tel exploit avant lui et ça n’a jamais été réitéré, il l’a fait parce qu’il le pouvait, c’est tout. C’est pour ça que Chris l’aimait, parce que Chris était quelqu’un qui disait « Oui ». Il disait oui à tout. Il aimait tout le monde. Je n’ai jamais connu de garçon… d’homme, aussi courageux. Et ça c’était… Il s’élançait d’un ballon dans les airs, chaque jours, parce qu’il pouvait, parce qu’il était en vie, et c’est pour ça… Et c’est pour ça qu’on l’aimait tous…
Vous avez un parasite, il vous reste un mois pour vous en débarrasser sinon après ça serait illégal, mais ne vous inquiétez pas les femmes adorent ces parasites : elles leurs mettent des bonnets et elles les amènent au parc avec d’autres parasites.
Mais vous savez, on peut trouver du bonheur même dans les endroits les plus sombres. Il suffit de se souvenir d’allumer la lumière.
Les peuples ne devraient pas avoir peur de leurs gouvernements. Les gouvernements devraient avoir peur du peuple.
- Qu’allez-vous faire ? - Je me disais que j’allais écouter vos théories, les rejeter, puis ne garder que la mienne. Comme d’habitude.
- L’argent ne fait pas le bonheur… - Faux ! Ça c’est des salades qu’on raconte aux pauvres pour pas qu’ils se révoltent !
- Cette fois on est égarés ! - Comment ça égarés ?! - Oui, car il faut se perdre pour trouver l’introuvable, sinon tout le monde trouverai l’introuvable.
J’ai passé toute ma vie à attendre que le bon gars se présente et tout à coup t’es apparu. Tu ressembles en rien à l’homme que j’imaginais, tu es cynique et grincheux et impossible. Mais pour être franche, avoir à t’affronter c’est la meilleure chose qu’il me soit jamais arrivé de ma vie, et je crois qu’il y a de très fortes chances pour que je sois en train de tomber amoureuse de toi….
- Mais je n’ai jamais fait l’amour, il n’y a pas de possibilité de tomber enceinte autrement, comme en s’asseyant sur le siège des toilettes ? - Oui bien sur, s’il y a un garçon entre vous et le siège des toilettes.
Mais tu sais c’que t’es ? T’es le roi des cons au pays des emmerdeurs ! Un pt… un p’tit con casse couille qui prend la tête d’accord ?! Hein espèce de petit enculé, de merdeux, qui chiale sa race toute la journée, voilà c’que t’es ! Connard, connard, connard… Casse-toi putain, connard, connard, connard ! Petit enculé de merde !
- Tu es venu me narguer ? - Je devrais ? - Tu as gagné, Chuck, sabre le champagne. - Je n’ai pas gagné. - Pourquoi j’ai l’impression d’avoir perdu ? - Si on arrive pas à se dire ces trois mots, c’est certainement pas par manque de sincérité. - Alors pourquoi ? - Parce qu’on sait tous les deux, que l’instant ou on les aura prononcé ne marquera pas le début de notre histoire mais sa fin. Imagine un peu : Chuck et Blair vont voir un film au ciné, Chuck et Blair se tiennent par la main… - Rien ne nous oblige à faire ce genre de trucs : on peut aussi faire ce qu’on aime. - Ce qu’on aime c’est ça. - Jouer ? - Sans ça je ne suis pas sûr qu’on tiendrait bien longtemps, on gâcherait tout en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. C’est pour ça que je préfère attendre, et qui sait peut être qu’un jour… - Au fond j’imagine qu’on devrait pouvoir en tirer un plaisir atroce…
Je m’habille. Du noir, du cuir, de la couture. Sac Dior piqué à ma mère. Ma dégaine de pouffiasse me ravit. Une pouffiasse en deuil. Je suinte le fric et la vulgarité. Je me dégoûte. J’ai un flash en m’arrêtant devant la grande glace de l’entrée. Je me revois trois mois plus tôt, je partais tout lui avouer et je me suis regardée dans cette même glace, l’espoir au cœur, en me demandant si j’allais lui plaire ce soir-là et si j’allais une fois encore finir cette nuit entre ses bras. Mais je n’ai pas fini cette nuit entre ses bras, et lui cette nuit-là, il n’en a jamais vu la fin.